La Trotte et Vol, vue par Thomas De Fleurian

La Trotte et vol vient de se terminer, et on vous propose de revivre l’événement à travers un beau récit de Thomas De Fleurian, émérite participant de cette édition 2023.

On se chauffe les cuisses

Ce weekend, c’était la Trotte et Vol! Pour ceux qui ne connaissent pas, la Trotte et Vol est une compétition amicale de marche et vol, organisée par le club chambérien Les Z’éléphants Volants. Le principe: essayer de valider sur un weekend un maximum de balises disséminées dans les Bauges, à pieds ou en vol, en rentrant au point de rdv le soir pour une bonne soirée entre copains!

Arrivé le vendredi en fin d’après midi, je retrouve avec plaisir quelques copains, entre autres quelques lyonnais serrés comme des sardines mais avec le smile et prêts à profiter du weekend, malgré la météo qui annonce un grand soleil certes, mais aussi un fort vent de Sud qui promet de nous mettre des bâtons dans les pattes…

Une petite motive se met en place et on se dit que c’est une bonne idée de se faire un petit vol du soir (spoiler, c’était pas tant une bonne idée!). Disons qu’on aurait mieux fait de prendre une bière plutôt que de tester la masse d’air (dégueu) et d’entamer les cuisses!

Thomas De Fleurian

Premier tour de piste : le Samedi

Samedi matin, comme prévu la tempête de Sud est bien là, et après un petit dej’ gargantuesque, on nous annonce au briefing que nous sommes autorisés à laisser notre matériel de vol à la voiture. Gros soulagement au vu du poids de mon sac et de la stratégie élaborée la veille avec l’ami Loïs Martin, assistant de luxe de l’équipe biplace formée par Jules et Corentin.

Départ donc pour nous 4 (j’avoue je me suis un peu incrusté mais la perspective de marcher toute la journée solo me motivait assez peu!) à un rythme soutenu pour essayer de boucler le parcours prévu.

Au programme: montée au mont de la Vierge puis au mont Pelat par les crêtes (tiens il y a bien du vent!), et première descente jusqu’à l’atterro de Montlambert, bien fun en hors sentier dans les couloirs remplis de feuilles mortes. La remontée de 900m jusqu’à taper la balise de pré Ravier sera moins fun, il commence à faire bien chaud malgré la pause picnic et le voile nuageux providentiel…

Suite du programme, une longue traversée à flanc qui permet de récupérer un peu (et de nous faire piquer par des guêpes pour la forme) avant de repartir pour un gros morceau avec la montée au pic de la Sauge: 700m raide comme la justice, en plein cagnard sur le haut. Les planeurs nous confirment cependant qu’on est mieux les pieds sur terre, même eux sont visiblement contrés par le vent!

Après un petit coulage de bielle en règle, et une remise d’aplomb grâce à un bon morceau de tomme, on repart pour la dernière ligne droite, suivre la crête jusqu’à la balise du mont de la Buffaz, et enquiller la descente à fond, pressés par le temps et par notre coach!

On boucle 20′ avant la limite temps, 40 km, 3000 m de dénivelé, autant dire que la bière et le couscous n’étaient pas de trop.

Thomas De Fleurian

Dimanche, la bataille se passe en l’air !

Dimanche, réveil 6h15, dur, très dur… Petit dej’ toujours aussi bon, mais on a à peine le temps d’en profiter qu’il est déjà l’heure de s’y mettre, 7h, départ!

On prend les mêmes (accompagnés de Marion Fqe et sa Suzi dans son mini sac) et on recommence, 900m pour monter aux rochers de la Badaz. Je suis dans le rouge, le petit dej’ que je n’ai pas fini de digérer menace de ressortir, je lève donc le pied et fais signe aux copains qui semblent bien plus frais de continuer sans moi. J’arrive tant bien que mal au sommet en me faisant doubler par quelques autres participants, et quand deux d’entre eux décident de profiter d’un bon spot pour décoller, je décide de lâcher le plan initial pour tenter ma chance en vol.

Le décollage est facile et je me retrouve vite a doubler les copains par les airs et à sortir au nuage au Colombier. Il y a un coup à jouer pour la balise de la dent de Rossanaz, mais les nombreux nuages à contourner me font perdre trop d’altitude et je la rate pour quelques mètres…

Je rejoins au niveau du mont Julioz Fabien avec qui j’ai décollé, mais nous n’arrivons pas à ressortir et finissons posés à Etre, bons pour remonter à la croix d’Allant. Les 800 m seront cette fois moins durs, sur une piste forestière assez régulière, et sans trop nous presser pour laisser la convection se mettre un peu mieux en place.

Après un petit casse dalle, on se met en l’air, direction la dent d’Arclusaz. J’ai la chance d’attraper un petit thermique avant la raccroche, qui me permet d’arriver aux falaises et de monter tout au long du cheminement en profitant du paysage et des chamois qui jouent dans les barres. La suite sera presque facile, après un passage de col les pieds dans les arbres, de bons thermiques me permettent de cocher l’une après l’autre 3 balises en restant en finesse du goal.

Je finis par rentrer dans la couche de vent au sommet de mon dernier thermique ou je me fais découper en petites rondelles, tant pis pour la dernière balise à portée, le mental a fini en rondelles lui aussi, retour au goal et au podium complètement inattendu!

Merci aux Z’eleph pour l’organisation et l’accueil, les repas au top et la super ambiance, merci à AirDesign Gliders France pour le matos au top, merci aux copains pour le bon weekend et merci à l’ami Loïs pour la stratégie payante!

Il va falloir revenir l’année prochaine on dirait…

Thomas De Fleurian

Rendez-vous en 2024 pour une 10ème édition de cette Trotte et Vol, qui on l’espère saura être au dessus de vos attentes !